Guinée Conakry le Dialogue n’est-il plus possible ?
L’appel de l’opposition à manifester contre l’insécurité en Guinée Conakry
a viré à l’affrontement entre les partisans de l’opposition et les forces de
l'ordre venus encadrer la marche... Le bilan actuel fait état d’un tué par
balle et plusieurs blessés. Les manifestants et les forces de l’ordre se
rejettent mutuellement la responsabilité de ce dérapage. Après ces deux jours
d’échauffourée, le chef de file de l’opposition l’ex-premier ministre Cellou
Dalein Dialo a annoncé hier mardi la suspension de ses manifestations jusqu'à
lundi : « Nous avons décidé de suspendre
les manifestations pour les reprendre lundi, afin de permettre à nos
militants et à la population de souffler", a déclaré, le 14 avril, le chef
de file de l'opposition guinéenne, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Quant au gouvernement, il ne cesse, depuis l’annonce de l’opposition à
engager une série de manifestation, d’appeler tous les acteurs politiques au
dialogue.
Mais « concernant le dialogue avec
le gouvernement, il faut que la Ceni [Commission électorale nationale
indépendante] annule son chronogramme électoral et mette fin à ses activités
sur le terrain », a précisé Cellou Diallo, peu après la publication d'un
communiqué gouvernemental.
En absence d'Alpha Condé, le président guinéen, parti pour Paris et ensuite
Washington pour les réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI (17
au 19 avril), c'est donc le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana qui tente de
faire baisser les tensions dans le pays. Dans un communiqué publié mardi, à
l'issue d'une réunion dans l'après-midi avec dix ministres, il a appelé au
dialogue pour parvenir à "un consensus autour des échéances électorales".
Le Premier ministre a également annoncé « la mise en place d'un comité
restreint chargé de lui faire des propositions concrètes permettant la reprise
rapide du dialogue avec les partis de l'opposition ». En attendant,
Mohamed Saïd Fofana a demandé solennellement aux responsables des partis
politiques « d'accepter de venir à la table des discussions afin que le
débat puisse se tenir dans la sérénité »
« Le gouvernement reste ouvert à toute suggestion respectueuse des
lois et prenant en compte toutes les contraintes, qui permettra d'aboutir à un
consensus autour des échéances électorales », a souligné le chef du
gouvernement guinéen.
Selon le communiqué, Mohamed Saïd Fofana a en outre donné des consignes
fermes de maintien de l'ordre dans le strict respect de la loi et a souhaité
que toute la lumière soit faite sur les tirs enregistrés lors des affrontements
et les circonstances qui ont occasionné un mort et des blessés.
Pour l’opposition le préalable semble non négociable. il faut annuler le
chronogramme déjà établi. Peut-il y a avoir dialogue lorsque chacun table sur
des préalables intransigeants ? Pour
la particularité de la situation sanitaire de ce pays – atteint par l’Ebola – l’institution
sous-régionale, la CEDEAO, doit faire diligence pour faire trouver un consensus
avant que cela ne vire à la guerre civile. Il serait impérieux d’entamer une
médiation préventive vu le risque élévé d’une déstabilisation de l’espace
CEDEAO due à l’insécurité sanitaire qu’une guerre civile en Guinée peut
provoquer.
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