mardi 9 juin 2015

Guinée Conakry le Dialogue n’est-il plus possible ?

Guinée Conakry le Dialogue n’est-il plus possible ?

L’appel de l’opposition à manifester contre l’insécurité en Guinée Conakry a viré à l’affrontement entre les partisans de l’opposition et les forces de l'ordre venus encadrer la marche... Le bilan actuel fait état d’un tué par balle et plusieurs blessés. Les manifestants et les forces de l’ordre se rejettent mutuellement la responsabilité de ce dérapage. Après ces deux jours d’échauffourée, le chef de file de l’opposition l’ex-premier ministre Cellou Dalein Dialo a annoncé hier mardi la suspension de ses manifestations jusqu'à lundi : « Nous avons décidé de suspendre les manifestations pour les reprendre lundi, afin de permettre à nos militants et à la population de souffler", a déclaré, le 14 avril, le chef de file de l'opposition guinéenne, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Quant au gouvernement, il ne cesse, depuis l’annonce de l’opposition à engager une série de manifestation, d’appeler tous les acteurs politiques au dialogue.
Mais « concernant le dialogue avec  le gouvernement, il faut que la Ceni [Commission électorale nationale indépendante] annule son chronogramme électoral et mette fin à ses activités sur le terrain », a précisé Cellou Diallo, peu après la publication d'un communiqué gouvernemental.
En absence d'Alpha Condé, le président guinéen, parti pour Paris et ensuite Washington pour les réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI (17 au 19 avril), c'est donc le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana qui tente de faire baisser les tensions dans le pays. Dans un communiqué publié mardi, à l'issue d'une réunion dans l'après-midi avec dix ministres, il a appelé au dialogue pour parvenir à "un consensus autour des échéances électorales".
Le Premier ministre a également annoncé « la mise en place d'un comité restreint chargé de lui faire des propositions concrètes permettant la reprise rapide du dialogue avec les partis de l'opposition ». En attendant, Mohamed Saïd Fofana a demandé solennellement aux responsables des partis politiques « d'accepter de venir à la table des discussions afin que le débat puisse se tenir dans la sérénité »
« Le gouvernement reste ouvert à toute suggestion respectueuse des lois et prenant en compte toutes les contraintes, qui permettra d'aboutir à un consensus autour des échéances électorales », a souligné le chef du gouvernement guinéen.
Selon le communiqué, Mohamed Saïd Fofana a en outre donné des consignes fermes de maintien de l'ordre dans le strict respect de la loi et a souhaité que toute la lumière soit faite sur les tirs enregistrés lors des affrontements et les circonstances qui ont occasionné un mort et des blessés.

Pour l’opposition le préalable semble non négociable. il faut annuler le chronogramme déjà établi. Peut-il y a avoir dialogue lorsque chacun table sur des préalables intransigeants ?  Pour la particularité de la situation sanitaire de ce pays – atteint par l’Ebola – l’institution sous-régionale, la CEDEAO, doit faire diligence pour faire trouver un consensus avant que cela ne vire à la guerre civile. Il serait impérieux d’entamer une médiation préventive vu le risque élévé d’une déstabilisation de l’espace CEDEAO due à l’insécurité sanitaire qu’une guerre civile en Guinée peut provoquer.

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