sujet 2: La méthode philosophique s'assimile-t-elle à la rhétorique?
sujet 3. Commentez ce texte philosophique.
J’aurais
voulu premièrement y expliquer ce que c’est que la philosophie, en commençant
par les choses les plus vulgaires, comme sont : que ce mot philosophie signifie
l’étude de la sagesse, et que par la sagesse on n’entend pas seulement la
prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses
que l’homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la
conservation de sa santé et l’invention de tous les arts ; et qu’afin que cette
connaissance soit telle, il est nécessaire qu’elle soit déduite des premières
causes, en sorte que pour étudier à l’acquérir, ce qui se nomme proprement
philosopher, il faut commencer par la recherche de ces premières causes,
c’est-à-dire des principes ; et que ces principes doivent avoir deux conditions
: l’une, qu’ils soient si clairs et si évidents que l’esprit humain ne puisse
douter de leur vérité, lorsqu’il s’applique avec attention à les considérer ;
l’autre, que ce soit d’eux que dépende la connaissance des autres choses, en
sorte qu’ils puissent être connus sans elles, mais non pas réciproquement elles
sans eux ; et qu’après cela il faut tâcher de déduire tellement de ces
principes la connaissance des choses qui en dépendent, qu’il n’y ait rien en
toute la suite des déductions qu’on en fait qui ne soit très manifeste. Il n’y
a véritablement que Dieu seul qui soit
parfaitement sage, c’est-à-dire qui ait l’entière connaissance [3] de la
vérité de toutes choses ; mais on peut dire que les hommes ont plus ou moins de
sagesse à raison de ce qu’ils ont plus ou moins de connaissance des vérités
plus importantes. Et je crois qu’il n’y a rien en ceci dont tous les doctes ne
demeurent d’accord.
J’aurais ensuite fait considérer l’utilité de cette
philosophie, et montré que, puisqu’elle s’étend à tout ce que l’esprit humain
peut savoir, on doit croire que c’est elle seule qui nous distingue des plus
sauvages et barbares, et que chaque nation est d’autant plus civilisée et polie
que les hommes y philosophent mieux ; et ainsi que c’est le plus grand bien qui
puisse être en un État que d’avoir de vrais philosophes. Et outre cela que,
pour chaque homme en particulier, il n’est pas seulement utile de vivre avec
ceux qui s’appliquent à cette étude, mais qu’il est incomparablement meilleur
de s’y appliquer soi-même; comme sans doute il vaut beaucoup mieux se servir de
ses propres yeux pour se conduire, et jouir par même moyen de la beauté des
couleurs et de la lumière, que non pas de les avoir fermés et suivre la
conduite d’un autre ; mais ce dernier est encore meilleur que de les tenir
fermés et n’avoir que soi pour se conduire. C’est proprement avoir les yeux
fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ; et le
plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvre n’est point comparable
à la satisfaction que donne la connaissance de celles qu’on trouve par la
philosophie ; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs
et nous conduire en cette vie, que n’est l’usage de nos yeux [4]
pour guider nos pas. Les bêtes brutes, qui n’ont que leur corps à
conserver, s’occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la
principale partie est l’esprit, devraient employer leurs principaux soins à la
recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture ; et je m’assure aussi
qu’il y en a plusieurs qui n’y manqueraient pas, s’ils avaient espérance d’y
réussir, et qu’ils sussent combien ils en sont capables. Il n’y a point d’âme
tant soit peu noble qui demeure si fort attachée aux objets des sens qu’elle ne
s’en détourne quelquefois pour souhaiter quelque autre plus grand bien,
nonobstant qu’elle ignore souvent en quoi il consiste. Ceux que la fortune
favorise le plus, qui ont abondance de santé, d’honneurs, de richesses, ne sont
pas plus exempts de ce désir que les autres ; au contraire, je me persuade que
ce sont eux qui soupirent avec le plus
d’ardeur après un autre bien, plus souverain que tous ceux qu’ils possèdent.
Or, ce souverain bien considéré par la raison naturelle sans la lumière de la
foi, n’est autre chose que la connaissance de la vérité par ses premières
causes, c’est-à-dire la sagesse, dont la philosophie est l’étude. Et, parce que
toutes ces choses sont entièrement vraies, elles ne seraient pas difficiles à
persuader si elles étaient bien déduites. (René DESCARTES, Lettre
préface des principes de la philosophie, note et commentaire de J. DANTON,
Nathan, Paris, 2008, p.24-25)
SUJET 4 Commentez ce texte du pape François
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SUJET 4 Commentez ce texte du pape François
"Cependant, en parlant de cette lumière de la foi, nous pouvons
entendre l’objection de tant de nos contemporains. À l’époque moderne on
a pensé qu’une telle lumière était suffisante pour les sociétés
anciennes, mais qu’elle ne servirait pas pour les temps nouveaux, pour
l’homme devenu adulte, fier de sa raison, désireux d’explorer l’avenir
de façon nouvelle. En ce sens, la foi apparaissait comme une lumière
illusoire qui empêchait l’homme de cultiver l’audace du savoir. Le jeune
Nietzsche invitait sa sœur Élisabeth à se risquer, en parcourant « de
nouveaux chemins (…) dans l’incertitude de l’avancée autonome ». Et il
ajoutait : « à ce point les chemins de l’humanité se séparent : si tu
veux atteindre la paix de l’âme et le bonheur, aie donc la foi, mais si
tu veux être un disciple de la vérité, alors cherche »[3].
Le fait de croire s’opposerait au fait de chercher. À partir de là,
Nietzsche reprochera au christianisme d’avoir amoindri la portée de
l’existence humaine, en enlevant à la vie la nouveauté et l’aventure. La
foi serait alors comme une illusion de lumière qui empêche notre
cheminement d’hommes libres vers l’avenir.
3. Dans ce processus, la foi a fini par être associée à l’obscurité.
On a pensé pouvoir la conserver, trouver pour elle un espace pour la
faire cohabiter avec la lumière de la raison. L’espace pour la foi
s’ouvrait là où la raison ne pouvait pas éclairer, là où l’homme ne
pouvait plus avoir de certitudes. Alors la foi a été comprise comme un
saut dans le vide que nous accomplissons par manque de lumière, poussés
par un sentiment aveugle ; ou comme une lumière subjective, capable
peut-être de réchauffer le cœur, d’apporter une consolation privée, mais
qui ne peut se proposer aux autres comme lumière objective et commune
pour éclairer le chemin. Peu à peu, cependant, on a vu que la lumière de
la raison autonome ne réussissait pas à éclairer assez l’avenir ; elle
reste en fin de compte dans son obscurité et laisse l’homme dans la peur
de l’inconnu. Ainsi l’homme a-t-il renoncé à la recherche d’une grande
lumière, d’une grande vérité, pour se contenter des petites lumières qui
éclairent l’immédiat, mais qui sont incapables de montrer la route.
Quand manque la lumière, tout devient confus, il est impossible de
distinguer le bien du mal, la route qui conduit à destination de celle
qui nous fait tourner en rond, sans direction." LUMEN FIDEI LETTRE ENCYCLIQUE DU SOUVERAIN PONTIFE FRANÇOIS
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Merci frère
RépondreSupprimerLéon pour l'amour de votre travail et courage pour continuer à nous enseigner nous africain qu'il est temps pour commencer à penser notre continent.Roland philo 1 sma.